L’anesthésie est la suppression des sensations, notamment douloureuses. Elle est indispensable pour permettre la réalisation d’une intervention chirurgicale dans les meilleures conditions possibles. En trente ans, le nombre d’anesthésies a été multiplié par deux, et les complications divisées par dix. Cette pratique est devenue très sûre, notamment grâce au développement de nouvelles techniques, d’une meilleure gestion des risques et à une étroite collaboration entre chirurgien et anesthésiste.
Qu'est-ce qu'une anesthésie générale?
L’anesthésie générale induit une perte de conscience, un contrôle de la douleur et de l’état de stress, une relaxation musculaire et l’immobilité du patient. Celle-ci est réalisée soit par injection d’un ou plusieurs produits par les veines (perfusion), soit par inhalation au masque (principalement chez les enfants).
Pendant l’anesthésie générale, les muscles respiratoires ne remplissent plus leur fonction correctement. Il est donc nécessaire de suppléer au relâchement de ces muscles respiratoires en mettant un tube dans la trachée (intubation) ou un dispositif inséré juste au-dessus des cordes vocales (selon la durée et le type de geste opératoire) afin d’aider la respiration à l’aide d’une machine (respirateur).
Qu'est-ce qu'une sédation (ou diazanalgésie) ?
Parfois, il n’est pas nécessaire d’endormir complètement le patient. Une sédation, seule ou en complément d’une anesthésie locale, permet la relaxation du patient, sans immobilité et en gardant une conscience et une respiration intactes, par injection d’un produit d’anesthésie par les veines.
Durant l’ensemble des procédures d’anesthésie, une surveillance de la ventilation, du taux d’oxygène, du rythme cardiaque et de la pression sanguine est effectuée.
Certains monitorages complémentaires peuvent être mis en œuvre pour les interventions le nécessitant : surveillance en continu de la pression artérielle (par mise en place d’un cathéter dans une artère) et du débit cardiaque, surveillance continue de la saturation cérébrale en oxygène (pour la chirurgie de l’épaule et la chirurgie carotidienne).
COMPLICATIONS ET RISQUES LIES A L’ANESTHESIE GENERALE
Les complications liées à l’anesthésie sont rares. Il s’agit d’une pratique sûre.
L’allergie est la complication la plus grave mais la plus rare. Elle est imprévisible, et peut engendrer un risque vital.
Les accidents liés au passage de vomissements dans les poumons sont très rares si les consignes de jeûne sont bien respectées. Ils sont néanmoins plus fréquents lors des techniques endoscopiques (coloscopie, fibroscopie, etc..).
Des nausées et vomissements peuvent survenir au réveil. De nombreux moyens sont disponibles pour les prévenir ou les supprimer, mais peuvent parfois subsister dans de très faibles cas.
L’introduction d’un tube dans la trachée (intubation) ou dans la gorge (masque laryngé) pour assurer la respiration pendant l’anesthésie peut provoquer des maux de gorge ou un enrouement au décours de l’intervention. Ils disparaissent habituellement au bout de quelques jours.
Des traumatismes dentaires sont également possibles. Il est important de signaler une prothèse ou toute fragilité dentaire particulière.
La position prolongée sur la table d’opération peut entrainer des compressions, notamment de certains nerfs, ce qui peut provoquer un engourdissement, ou exceptionnellement la paralysie d’un bras ou d’une jambe.
Des souvenirs de la période opératoire peuvent subsister, appelés « mémorisation per opératoire ». Ils sont très rares.
Des troubles de la mémoire ou une baisse des facultés de concentration peuvent survenir dans les heures qui suivent l’anesthésie.
Tous les symptômes précédemment cités sont habituellement passagers et leur persistance doit vous inciter à consulter votre médecin traitant.
L’anesthésie générale peut déstabiliser une maladie chronique dont vous souffrez (maladie cardiaque, vasculaire, maladie pulmonaire, etc…). Votre anesthésiste décidera de la prise en charge la plus adaptée et vous informera sur les risques liés à votre état de santé le jour de la consultation.
Les autres risques sont liés spécifiquement à la chirurgie que vous allez subir (risque de saignement et de transfusion, etc…). Le chirurgien vous en informera le jour de sa consultation.