La prise en charge de votre douleur post opératoire (ou analgésie) est une priorité pour l’équipe d’anesthésie PHILEAS. Plusieurs moyens sont disponibles, tant pour l’évaluer que pour l’anticiper ou pour la traiter. Dès la consultation d’anesthésie, en fonction du geste réalisé et de votre état de santé, seront définis les moyens adaptés pour anticiper votre douleur post opératoire.
Elle fait l’objet d’une réflexion adaptée au sein du CLUD (comité de lutte contre la douleur), dont les protocoles sont régulièrement mis à jour.
EVALUATION DE LA DOULEUR POST OPERATOIRE
Le ressenti de la douleur est très variable d’un patient à l’autre. Il est donc nécessaire de l’évaluer individuellement, même si la prise en charge a débuté avant le réveil.
Plusieurs moyens sont mis à disposition. Le plus utilisé et le plus simple d’utilisation est l’échelle numérique ou verbale. Il vous sera demandé de côter sur une échelle de 0 à 10 l’intensité de votre douleur, 0 étant l’absence totale de douleur, 10 étant la douleur maximale imaginable. Votre sortie de salle de réveil ne sera effective que lorsque votre douleur sera légère et acceptable ou absente, elle est généralement définie par une douleur évaluée inférieure ou égale à 3/10.
Une autre échelle d’évaluation est l’échelle visuelle analogique, représentée par une réglette graduée d’un seul côté. Sur la face présentée au patient se trouve un curseur, que vous mobilisez le long d’une ligne droite dont l’une des extrémités correspond à « absence de douleur » et l’autre à « douleur maximale imaginable ». Le patient positionne le curseur à l’endroit qui situe le mieux sa douleur. Sur l’autre face, se trouvent des graduations millimétrées vues seulement par le soigant. La position du curseur mobilisé par le patient permet de lire l’intensité de la douleur, qui est mesurée en mm.
Echelle Visuelle Analogique (EVA)
MOYENS MEDICAMENTEUX DE LUTTE CONTRE LA DOULEUR
De nombreux médicaments sont à disposition pour lutter efficacement contre la douleur post opératoire.
En dehors des contre-indications d’utilisation, les antalgiques non morphiniques (paracétamol, anti-inflammatoires…) sont recommandés seuls, après chirugie ambulatoire ou après chirurgie peu douloureuse. Administrés avant la fin de l’acte chirurgical, ils ont une efficacité documentée sur les interventions peu ou moyennement douloureuses. Ils peuvent être également associés d’emblée, ou lorsque la douleur persiste ou augmente, à d’autres techniques (analgésie multimodale), afin d’optimiser les moyens de lutte contre la douleur, en particulier sur les chirurgies les plus douloureuses. La voie orale est privilégiée dès que possible.
La morphine est un des produits de référence pour l’analgésie post opératoire. Son effet est dépendant de la dose injectée. Elle peut être débutée avant la fin de l’acte chirurgical, ou seulement lors du réveil si une douleur persiste malgré les traitements déjà entrepris. Après une titration en salle de réveil (injection de doses prédéfinies de morphine de manière régulière jusqu’à disparition de la douleur), en fonction du geste et de l’intensité de votre douleur, il vous sera prescrit des injections sous cutanées, une prise orale ou une prise intraveineuse par Analgésie Contrôlée par le Patient (ou PCA).
La PCA est un système nécessitant la participation active du patient. Il s’agit d’un dispositif que le médecin anesthésiste programme pour vous assurer le maximum de confort. L’appareil est composé d’une seringue ou d’un réservoir qui contient un médicament pour soulager la douleur, et d’un mécanisme électronique que vous commandez par un bouton. En appuyant sur le bouton poussoir, vous soulagerez votre douleur vous-même en vous administrant votre dose de médicament anti-douleur. Les réglages faient par l’anesthésiste sont programmés pour éviter les surdosages.
Il n’y a pas de risque de devenir toxicomane. Aucune dépendance liée à l’utilisation de morphine ou de ses dérivés pour traiter la douleur post opératoire n’a été constatée.
La morphine peut entraîner certains effets secondaires (nausées, vomissements, rétention aigue d’urine, hallucinations…), qui peuvent être traités par votre médecin anesthésiste.
MOYENS NON MEDICAMENTEUX : CATHETER PERINERVEUX
Une autre technique d’analgésie consiste en la pose d’un mince tuyau (cathéter) près d’un nerf afin de délivrer en continu une solution d’anesthésique local pour « endormir » légèrement la partie douloureuse du corps. Ce cathéter est posé juste avant l’intervention chirurgicale, en salle de préparation interventionnelle, sous sédation. Le système de perfusion continue perinerveuse est mis en place après l’intervention, en salle de réveil ou SSPI, par un infirmier(e), pour une durée maximale de 72h. Il s’agit, dans certains cas particuliers comme la chirurgie orthopédique, d’une alternative à la morphine, entraînant moins d’effets secondaires (nausées, vomissements…) et une plus grande efficacité de prise en charge.
L’entretien de l’analgésie peut être réalisée par perfusion continue et/ou par Analgésie Contrôlée par le Patient (PCA). L’appareil de PCA est similaire à celui utilisé pour la morphine, c’est-à-dire composé d’une seringue ou d’un réservoir contenant l’anesthésique local, et d’un mécanisme avec un bouton qui permet de délivrer soi-même une dose supplémentaire d’anesthésique local si la douleur augmente.
Ce type d’analgésie est compatible avec une chirurgie ambulatoire, grâce à un réseau d’infirmière spécialement formée à ce type d’analgésie via l’hospitalisation à domicile ou HAD, et à des protocoles stricts établis par le CLUD. Avant votre sortie, le médecin anesthésiste vérifiera le bon fonctionnement du cathéter et vous donnera toutes les informations nécessaires pour que votre retour à domicile se passe sereinement. Un suivi par la clinique est également réalisé avec un appel le lendemain au domicile du patient, pour s’assurer de l’absence d’effets adverses et de la bonne qualité de l’analgésie. Bien entendu, un numéro de téléphone vous sera donné afin de contacter 24h/24 un soignant en cas de nécessité ;
Si le cathéter ne fonctionne pas, se déplace, il est possible soit d’en reposer un autre, soit de passer à des médicaments contre la douleur par voie intraveineuse ou par voie orale. Toutes les explications seront données par votre anesthésiste et par votre chirurgien le jour de votre consultation.